La révolte

La Révolte

« Lundi 1^er août, j'ai enfin trouvé la phrase salvatrice qui allait ouvrirai. Révolte. "Si vous parlez ainsi c'est que vous ne connaissez pas le paysan roumain". Pour moi, la première phrase décide du rythme spécifique et singulier d'un roman. »

La Révolte est le roman de la jacquerie de 1907, qui vit se soulever les paysans roumains, de Moldavie d'abord puis de Munténie, contre les fermiers (les arendasi) et les gros propriétaires terriens (les boïeri). Liviu Rebreanu met en relief l'archaïsme d'un système qui accorde tous les privilèges à une petite classe de boyards déléguant la gestion de leur patrimoine à des intendants véreux, tandis que la masse des paysans se voit refuser l'accession à la propriété des terres qu'ils travaillent. Les paysans révoltés incendièrent les manoirs, pillèrent et violèrent jusqu'à la répression sanglante conduite par l'armée qui fit de nombreux morts.

L'intrigue est portée par une tension croissante. Le récit met en scène plusieurs personnages, les héros cédant parfois la place à des voix éparses, qui expriment la colère collective d'Amara, village où Pétré Pétré, le meneur, affronte le seigneur Miron Iouga. Un familier du château, Titou Herdéléa, journaliste, alter ego de l'auteur, assiste en observateur éclairé au conflit qui dresse les paysans contre l'absolutisme du maître arrimé au principe héréditaire : les terres appartiennent de toute éternité à sa famille, c'est aux boyards que ses paysans doivent d'avoir pu jusque-là subsister.

Un roman de feu et de sang dans la Roumanie de l'entre-deux-guerres en quête de son identité.