Atelier du roman (L'), n° 107. John Cowper Powys : au commencement fut la sensation

Il n'est pas anodin que le monstre à pourfendre dans Atlantis incarne le scientisme, car le savoir que ce dernier vise s'oppose à celui que défend Powys. La connaissance par laquelle l'effrayant colosse cherche à soumettre l'humanité est de nature morbide : il s'agit en effet de traiter les hommes comme des rats de laboratoire afin de rationaliser et de cataloguer leurs comportements.
Amélie Derome.

Hastings (Givre et Sang) est un personnage dostoïevskien à l'idée fixe. Il ressemble au Kirilov des Démons qui veut se suicider pour devenir Dieu.
Nunzio Casalaspro.

S'il fallait, en lisant son Art du bonheur (1935), ramener l'ensemble de ses arguments à une ligne générale, on pourrait avancer qu'il s'agit, contre les multiples empiètements dont nous sommes les victimes plus ou moins consentantes, de défendre notre solitude intérieure.
Christine Jordis.

De nos jours, peut-être certains taxeraient-ils Powys de « complotisme », car il pointe chez les « gens normaux » [...] un désir pervers - inconscient le plus souvent - de chercher à détruire, en raison de leur jalousie et de leurs frustrations, le bonheur simple de ceux qu'indiffère l'exercice du pouvoir.
Judith Coppel.

L'oeuvre de Rabelais est pour Powys une célébration de la joie par l'humour, le corps, l'amour et l'art, ce « grand échanson des courants du Léthé ».
Thierry Gillyboeuf.

Pour Powys, la souffrance de l'individu vient justement de son « isolement cosmique », de la coupure d'avec le monde des êtres animés et inanimés ; elle est produite par la distance grandissante qui le sépare de la terre, son lieu véritable, le seul qu'il ait reçu en partage.
Marco Martella.

L'Épidémie incarne cette vérité du monde qui nous met en garde de l'inévitable impermanence des choses : en quelque sorte, la tragédie de Némésis (Philip Roth) réside dans notre volonté de trouver un responsable et de comprendre.
Florian Beauvallet.

La force de Houellebecq, dans Soumission, dans ce roman de l'impossible conversion, dans ce roman de l'impossibilité de la foi, est d'avoir montré qu'il s'agissait avant tout, concernant Dieu, d'une question de présence, de densité physiques.
Julien Syrac.

Malgré une banalisation du thème du Dernier Homme ou de ses topoi dans la littérature du XIX^e et du XX^e siècle, les romans sur le dernier homme et la fin des siècles continuent bel et bien en formant une sorte de genre à part.
Marek Bienczyk.