Mad Movies classic, hors série, n° 67. David Cronenberg : l'horreur au fond du corps

Au milieu des années 1970, après avoir fourbi ses armes avec quelques courts et moyens- métrages expérimentaux, un cinéaste canadien révolutionne le cinéma d'horreur. En s'emparant de sujets de série B - voire Z - qu'il reconfigure pour laisser s'exprimer des obsessions très personnelles, David Cronenberg fait avec le diptyque Frissons et Rage ! Une entrée fracassante sur la scène mondiale du genre horrifique. Le début d'une odyssée au cours de laquelle il sera adoubé par les plus respectables instances du 7^e Art, sans jamais toutefois renier la teneur de son art. David Cronenberg fait un cinéma qui n'appartient qu'à lui seul.

Ses visions cauchemardesques et prophétiques se propagent à travers des oeuvres de plus en plus ambitieuses (Scanners, Chromosome 3), atteignent une ahurissante maturité en 1983 avec Vidéodrome, avant de s'imposer au grand public avec le chef-d'oeuvre La Mouche trois ans plus tard. Le culte de la Nouvelle Chair est né.

Faisant ensuite évoluer son art vers des sujets moins ouvertement horrifiques mais toujours aussi passionnants, Cronenberg fascine avec Faux-semblants, déroute avec Le Festin nu, scandalise avec Crash. A History of Violence et Les Promesses de l'ombre le voient s'emparer du polar et du film noir, tandis que les satires Cosmopolis et Maps to the Stars font preuve d'approches plus théoriques et distanciées.

Aujourd'hui, Les Crimes de la future marque le retour de David Cronenberg à l'horreur corporelle qui a fait sa légende, avec un faux film-somme qui pourrait ouvrir la suite de sa carrière à de nouvelles possibilités...

À travers l'analyse de la totalité de sa filmographie, parcourue de la propre voix du cinéaste et de certains de ses plus proches collaborateurs (Carole Spier, Howard Shore), ce hors-série MadMovies explore tous les territoires graphiques et mentaux d'une oeuvre unique en son genre, qui a marqué à jamais le cinéma mondial de son empreinte. Longue vie à la Nouvelle Chair, longue vie à David Cronenberg.