Combattre de loin chez les Romains : réalités et représentations culturelles (Ier siècle a.C.-IIIe siècle p.C.)

Combattre de loin chez les Romains : réalités et représentations culturelles (Ier siècle a.C.-IIIe siècle p.C.)

Auteur(s) Benoît Lefebvre (Auteur)
Editeur(s) Ausonius
Date de parution : 26/03/2024
Collection(s) Scripta antiqua

Quatrième de couverture :

Les textes antiques nous ont fait connaître des figures célèbres de soldats ayant combattu pour Rome à la fin de la République et sous le Haut-Empire : archers crétois et syriens, frondeurs des Baléares, lanceurs de javelots maures ou encore archers montés palmyréniens. Leur rôle parfois stéréotypé dans certains récits guerriers a longtemps conduit les historiens à croire que le combat de loin, qui se mène avec des projectiles comme les flèches, les balles de fronde, les javelots ou les pierres, était avant tout le fait de peuples étrangers ou de certains auxiliaires et que les Romains, maîtres du combat à l'épée, ne portaient pas beaucoup d'intérêt à cette façon de combattre. On a même pensé que les Romains, en dignes héritiers des Grecs de l'époque classique, méprisaient les armes de jet et considéraient les soldats qui les utilisaient comme des combattants au rôle mineur. Une telle approche est aujourd'hui dépassée.

L'étude des nombreuses sources indique en effet que les projectiles étaient des armes largement utilisées dans la guerre romaine. Utiles, voire indispensables dans certaines circonstances, les projectiles ont vu leur place se renforcer, notamment à la faveur des évolutions tactiques qui ont affecté les armées romaines entre le Ier siècle a.C. et le IIIe siècle p.C. La prééminence du combat au corps-à-corps, constitutif de l'identité militaire romaine, n'a toutefois été jamais remise en cause. En cela les Romains portaient sur le combat de loin un regard complexe et ambigu : associant souvent cette façon de combattre à des peuples comme les Parthes, considérés comme opposés en tout point à leur art de la guerre, ils ont aussi reconnu la valeur militaire des soldats qui ont combattu avec des projectiles et dont les compétences et le savoir-faire participaient aussi du succès des armées romaines. Ainsi, l'histoire du combat de loin dans la guerre romaine est celle d'une intégration et d'une reconnaissance progressives.


Ancient texts tell us of distinctive categories of soldier who fought for Rome at the end of the Republic and under the Empire : Cretan and Syrian bowmen, Balearic slingers, Moorish javelin throwers or Palmyrenian mounted archers. Their role, although sometimes stereotypical in ancient historical writings, has led historians to believe that long-range fighting, waged with missile weapons such as arrows, sling bullets, javelins or stones, was a military specialty of foreign peoples or certain auxiliaries. As specialists of hand-to-hand fighting, it was assumed Romans were not interested in ranged weapons. Some historians even thought that Romans, as heirs to the Greeks of the Classical period, disdained projectile weapons and regarded soldiers who used them as inferior warriors. This opinion has to be eschewed.

Many varied sources show us that missile weapons were widely used in Roman warfare. These weapons, which were invariably useful and even essential in some military operations, played an increasingly valuable role between the 1st century BC and 3rd century AD. During this period, Roman armies saw the introduction of major tactical developments, but the domination of hand-to-hand fighting, which formed the major part of the Roman military identity, was never contested by ancient authors. In fact, Roman opinions about ranged weapons were complex and ambiguous. For example, Parthians, whose mounted archers fought against Roman armies in the East, were regarded as the exact opposite of Romans with respect to the art of war. However, Romans also recognized the military value of troops using throwing weapons, who also contributed to Roman victories. In other words, the story of long-range fighting in Roman warfare is a story of progressive integration and recognition.

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Ean : 9782356136022
Rayon(s) antiquité
Format et Reliure : Livre
Pages : 327
Hauteur : 25.0 cm
Largeur : 18.0 cm
Epaisseur : 1.6 cm