
Al Martin, et ceci, esseula : dessins
Depuis plus de cinquante ans, patiemment, scrupuleusement, Al Martin élabore un vocabulaire singulier, véritable vertige jubilatoire aux accents d'une apparente abstraction. Il a commencé par dessiner des gants de boxe et des bottes en cuir au crayon gris, d'une manière hyperréaliste, mais très vite il s'est lassé des pièges de la virtuosité. Il a choisi une autre voie. Explorations géométriques, variations sur un même thème, accidents réparés : les nuances du crayon, de l'acrylique, de l'aquarelle, les lignes et les couleurs se jouent et se déjouent, s'affrontent et s'unissent pour donner naissance à un univers onirique où la poésie le dispute à l'humour, et l'humour à la mélancolie. Pages de cahiers de voyage, préludes ou conséquences d'une peinture en chantier ; ici, des bancs de poissons multicolores s'agitent au cœur d'une méduse recouverte de perles, là, une multitude de couches de peinture creusées évoquent la silhouette d'un lapin. Il y a toujours une surprise dans les dessins d'Al Martin. Comme le résume son complice Philippe Cyroulnik : « Il fait de presque rien un monument, de trois sous une voie lactée, d'une tache un continent. »
Largeur : 18.0 cm
Epaisseur : 1.3 cm