Etudes sur la propriété impériale et l'économie dans l'Asie Mineure romaine

Ce volume rassemble huit contributions issues de différents ateliers thématiques organisés autour du thème des retombées économiques suscitées par l'inclusion de l'Asie Mineure dans l'espace politique de l'Empire romain. Grâce à sa forte densité urbaine dans la partie occidentale, mais aussi aux grandes surfaces agricoles du plateau central, l'Asie Mineure était l'un des moteurs économiques de l'Empire romain. Cette intégration eut des conséquences profondes sur plusieurs aspects du paysage productif de la région et sur la gestion des finances locales. Deux aspects particuliers sont mis au centre de l'enquête de ce volume. La première partie montre comment l'implantation et la diffusion de la propriété impériale contribua à augmenter l'extraction de ressources agricoles de la part des autorités romaines, surtout dans les régions avec un faible taux d'urbanisation. Une révision globale de la documentation permet de mieux comprendre que la concentration du patrimoine impérial dans certaines zones géographiques n'était pas le fruit du hasard, mais correspondait à une politique spécifique de l'administration impériale, qui savait adapter les modalités d'extraction du surplus productif selon le contexte de chaque région. La présence des domaines impériaux contribua aussi à améliorer le contrôle du territoire grâce à l'action constante des procurateurs du prince et fut aussi un vecteur de diffusion du droit romain dans cette région hellénophone de l'Empire. La seconde partie se concentre sur l'économie à l'échelle locale et sur comment l'arrivé de nouveaux acteurs individuels et institutionnels eut un impact important sur les finances et la production. La fiscalité romaine eut un rôle politique majeur dans la relation entre le pouvoir central et les communautés civiques. Le ravitaillement de l'armée eut aussi un poids important dans le développement sur la longue durée de spécialisations productives, en dynamisant et intégrant dans le vaste ensemble de l'Empire des régions anciennement placées à la périphérie des échanges.

This volume brings together eight contributions from various thematic workshops organised around the theme of the economic repercussions of the inclusion of Asia Minor in the political space of the Roman Empire. Asia Minor was one of the economic engines of the Roman Empire, thanks to its high urban density in the west and the large agricultural areas of the central plateau. This integration had far-reaching consequences for several aspects of the region's productive landscape and for the management of local finances. This volume focuses on two aspects in particular. The first section shows how the establishment and spread of imperial domains helped to increase the extraction of agricultural resources by the Roman authorities, especially in regions with a low level of urbanisation. An overall review of the documentation helps us to understand that the concentration of imperial properties in certain geographical areas was not casual, but corresponded to a specific policy of the imperial administration, which knew how to adapt the extraction of the productive surplus to the context of each region. The presence of imperial estates also helped to improve territorial control, thanks to the constant action of imperial procurators, and was also a vehicle for the spread of Roman law in this Greek-speaking region of the Empire. The second part focuses on the local economy and how the arrival of new individual and institutional players had a major impact on finances and production. Roman taxation played a major political role in the relationship between central government and civic communities. Supplying the army also played an important role in the long-term development of productive specialisations, revitalising and integrating into the vast Empire regions that had previously been on the periphery of trade.