Veni, vidi, Vichy... et la suite : restauration de l'édition de 1944 complétée en 1952
Veni, Vidi Vichy parut d'abord début septembre 1944, chez un grand éditeur parisien, victime de l'aryanisation sous l'Occupation, Calmann-Lévy, mais dans un quasi-secret - à « cinq cents exemplaires hors commerce » - et ne fut donc que très faiblement diffusé.
Dans la minorité privilégiée des lecteurs de 1944 figurait - Brugère le signala dans son introduction de la deuxième l'édition - l'historien américain professeur à Harvard et, simultanément, espion de premier plan de l'Office of Strategic Services (OSS) puis de la Central Intelligence Agency (CIA),William Langer.
Langer, préposé, à ce titre, aux préparatifs du combat à mort des États-Unis contre l'URSS, était aussi, par fonction, on le verra, un observateur avisé de la France, pays constituant la base de départ obligée de la future invasion américaine du continent européen, et de ses classes dirigeantes. [...]
L'édition du nouveau Veni, Vidi Vichy, publiée huit ans et demi après la première, était à nouveau destinée, de principe, à un public limité. Sa prise en charge par un obscur éditeur, Deux-Rives, interdisait d'emblée une diffusion de masse. L'ouvrage, si on le rapporte aux faits établis par les archives originales entre les années 1930 et l'après-guerre, fournit pourtant un complément d'information ou une confirmation.
C'est dire l'importance du témoignage de cet ambassadeur exceptionnel, seul démissionnaire du corps diplomatique de l'époque, et que de Gaulle nomma à son retour à Paris secrétaire général du Quai d'Orsay, c'est-à-dire second personnage officiel, derrière le ministre, du ministère des Affaires étrangères : c'était rendre hommage aux mérites patriotiques exceptionnels que s'était acquis, dès le 17 juin 1940, le secrétaire général-éclair quasi inconnu de tous.
Extraits de la postface d'Annie Lacroix-Riz
Largeur : 14.0 cm
Epaisseur : 2.5 cm