
La pensée et la vie : (auto)biographie, philosophie et sciences sociales
La pensée et la vie
(Auto)biographie, philosophie et sciences sociales
La célèbre phrase prononcée par Heidegger au début d'un cours sur Aristote (« Nous allons commencer par la vie d'Aristote : il naquit, travailla et mourut. Passons maintenant à ce qui importe, sa pensée ») résume assez bien la position des philosophes sur la question des rapports entre la vie et la pensée. Quant aux Confessions de Rousseau, comme les autobiographies de Sartre et Beauvoir, on les cantonne au genre littéraire, qu'on distingue fermement du versant philosophique de leurs oeuvres.
De leur côté, sociologues et historiens s'aventurent volontiers sur le terrain de la réflexivité. Est-ce en raison de l'abstraction et de la conceptualité qui est la sienne que la philosophie n'est pas portée sur ce genre de réflexion et d'écriture ? Les sciences sociales, en vertu du matériau empirique sur lequel elles se fondent, auraient-elles plus de facilité à revenir sur le terrain de la vie ?
Il convient de poser de manière radicale le problème des rapports entre une oeuvre et son auteur : nos objets d'étude n'ont-ils pas toujours un lien avec nos histoires de vie ? Dès lors, que fait-on de ce lien ? Doit-on le traiter comme un objet embarrassant, quitte à le refouler ? Ou essaie-t-on de l'assumer, en exerçant un acte de réflexivité qui nous mette véritablement aux prises avec ce que nous sommes ?
« Les contributions réunies dans cet ouvrage concourent à une même ambition : poser de manière radicale le problème des rapports entre une oeuvre et son auteur. »
Largeur : 17.0 cm
Epaisseur : 1.5 cm