Simenon et les romans durs. Les clients d'Avrenos
Dans les années 1930, au coeur d'une Turquie en voie d'occidentalisation forcée sous la férule de Mustafa Kemal Atatürk, Bernard de Jonsac, médiocre employé de l'ambassade de France, lie son destin à celui d'une jeune danseuse hongroise menacée d'expulsion. Fuyant une enfance de misère, Nouchi, pur vif-argent, n'entend pas se laisser faire. L'aristocrate à la dérive, entraîné dans un tourbillon de désirs et de sentiments contradictoires, se trouve bientôt mêlé aux excès et combines de l'Istanbul nocturne. Un homme faible, pétrifié par ses émotions, une fille survoltée, tout entière vouée à sa propre survie, telle est la combinaison que Simenon examine ici sous ce microscope humain que sont ses romans durs, dans une ville-monde découverte à la faveur d'un reportage pour Paris-Soir.
Simenon et ses romans durs
Auteur prolifique, Georges Simenon a touché à tous les genres de récits en prose : contes, nouvelles, récits de voyage, reportages, autobiographie... et bien sûr romans. C'est d'abord sous différents pseudonymes qu'il écrit, au cours des années 1920, près de deux cents romans populaires. Puis, parmi les livres publiés sous son nom propre à partir de 1930, on distingue la série des Maigret - 75 romans et 28 nouvelles - des « romans durs », qui ne mettent pas en scène le célèbre commissaire et ne relèvent pas, dans leur grande majorité, du genre policier.
« S'il les a appelés « durs », c'est qu'ils étaient durs à écrire », confie John Simenon, le fils du romancier. Alors que l'écriture d'un Maigret s'apparentait presque à des vacances, celle des romans durs constituait une véritable épreuve physique, qui laissait Simenon vidé et épuisé. Ce terme de « dur » convient aussi parfaitement au style de l'écrivain, précis et tranchant, ainsi qu'aux atmosphères des romans et à la vérité qu'y peint Simenon : celle d'une humanité nue et dépouillée, que des circonstances poussent à aller au-delà d'elle-même.
Largeur : 23.0 cm
Epaisseur : 2.0 cm