
La disparition des rituels : pour une topologie du temps présent
La disparition des rituels
« Rituel » semble devenu un mot incongru, désignant un conformisme et un formalisme vides. Pourtant, la structure quasi immuable et répétitive des rituels, leur attention aux gestes leur confèrent un pouvoir symbolique profondément unificateur, une fonction sociale stabilisatrice.
Les rituels construisent un rapport au monde, et ce faisant créent ce que Byung-Chul Han appelle « une communauté sans communication », c'est-à-dire « une communauté en résonance capable de trouver une harmonie et un rythme commun ». À cette communauté humaine, Han oppose « la communication sans communauté », qui érode le sentiment du collectif et expose les individus à l'exploitation par la psychopolitique néolibérale. La disparition des rituels, dont Byung-Chul Han esquisse une généalogie, accélère le processus de désocialisation de l'homme.
Les rituels aident l'homme à s'orienter dans le monde et rendent celui-ci habitable. « Ils transforment l'être-dans-le-monde en un être-à-la-maison. Ils font du monde un lieu fiable, ils sont dans le temps ce qu'un logement est dans l'espace, ils rendent le temps habitable. Mieux, ils le rendent praticable comme une maison. » Le rituel est la maison de l'homme.
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