
Hortus conclusus
Longtemps que je ne suis revenu ici, près de cette sulfureuse mer - bonjour, cités, demeures calcinées, trous béants de tendre carte.
Et longtemps que je ne t'ai vu, longtemps que je ne t'ai touché, toi, corps natal, décombre.
Je te le demande : si c'est du ciel que vient la ruine, si c'est d'en haut que vient le saccage,
- alors, qu'est-ce qui vient d'en bas ?
K. K.
Hortus conclusus est le premier recueil de poèmes de Karim Kattan, écrivain né à Jérusalem en 1989. Il tient son titre de la formule scellée du Cantique des cantiques qui inspire aussi le nom d'un couvent, à Artas, en Palestine.
Hortus conclusus, le jardin clos, fait jouer ensemble les tentations du retrait et de la visite, du sanctuaire et de l'assemblée, il est par excellence le lieu de la doublure.
Le jardin clos renferme sur lui son destin barré, inscrivant l'extérieur dans son propre périmètre. Et ce qui se dit au-dehors du jardin, colonisation, apartheid, anéantissement, s'entend en dedans. Dans chacun des 23 poèmes du recueil la fuite s'accomplit vers l'intérieur, grâce au secours des puissances de l'éclat : amours, chants, luxuriances, et de leurs servant·es : chevaliers (errants), (demi-)déesses, saintes palestiniennes, soldats et amants.
Hortus conclusus est l'aire identique du redoublement interminable des identités, des genres, des guerres et des paix.
« L'empire et ce qui lui fait résistance. Tout dans le jardin. Faradis, Hortus, Artas... »
Largeur : 12.0 cm
Epaisseur : 1.1 cm