
Jalousie. La fin de la jalousie
« On serait à jamais guéri du romanesque si l'on voulait, pour penser à celle qu'on aime, tâcher d'être celui qu'on sera quand on ne l'aimera plus. »
Un « roman inédit et complet » de Marcel Proust ? Est-ce concevable ? C'est pourtant ce que promet le mensuel des OEuvres libres, en novembre 1921. Avec l'assentiment de l'auteur, conscient de commettre une infidélité vis-à-vis de Gaston Gallimard qui, pour atténuer l'effet selon lui désastreux de cette publication, demande à Proust de lui donner « un titre spécial ».
Ce titre, c'est Jalousie, formé de deux longs extraits de Sodome et Gomorrhe II, dans une version primitive dont est soulignée « l'extraordinaire force d'analyse » et « l'impitoyable perspicacité ». On y voit la jalousie naissante du narrateur, retour d'une soirée chez la princesse de Guermantes, se muer peu à peu en « cruelle méfiance » : était-il innocent qu'Albertine et Andrée valsent « serrées l'une contre l'autre » au casino d'Incarville ? Rongé par le soupçon, il entreprend de l'espionner - et d'espionner son propre coeur...
Cette curiosité littéraire est ici suivie de La Fin de la jalousie, nouvelle de jeunesse annonciatrice d'un thème qui traverse la Recherche du temps perdu.
Largeur : 12.0 cm
Epaisseur : 1.6 cm