Le giallo, ou L'enfance de l'art

Héritier du krimi et annonciateur du slasher, le giallo est l'un des rares « filons » cinématographiques pleinement italiens. Longtemps déprécié, aujourd'hui devenu culte, il recèle, au-delà de chefs-d'oeuvre incontestés, quelques perles noires encore trop méconnues. À partir de multiples chassés-croisés entre ces deux derniers pôles, cet essai tente de délinéer une enfance de l'art proprement giallesque. Et ce, en un double sens. La genèse, d'abord, d'un « mauvais genre » tôt innervé par une tension entre noir et blanc et couleur, entre exploitation et expérimentation, entre poésie et prosaïsme, entre ennui et prurit. La peinture, ensuite, de l'enfance à l'écran, sous l'emprise d'une violence tantôt subie, tantôt agie (ou encore instrumentalisée).