Presque riens. L'espoir à l'arraché

« Cela fait maintenant bien plus d'un demi-siècle que les sentiers de la poésie comme ceux de la liberté ne me sont pas étrangers. J'ai vécu plusieurs vies et quatorze déménagements comme je m'amuse parfois à le dire. L'enfer m'est familier alors que le paradis religieux ou artificiel me laisse de marbre. J'ai connu des « expériences limites » en matière de souffrance du corps et de la raison, de mise au rebut des sens qui permettent à l'individu de garder le lien avec ses semblables et les êtres les plus chers à son coeur, au point que je ne peux plus supporter les balivernes savantes que l'on tient encore sur la poésie du haut aseptisé de certaines chaires ou de la fosse septique de certains moyens de communication.

À contre-courant, je dis que c'est le vécu qui fonde et autorise la poésie.

À contre-courant, je dis que la poésie qui ne fait pas battre le coeur m'agresse et me chagrine.

Et puis, comme je l'ai écrit récemment dans un livre qui lui est entièrement consacré :
La poésie est invincible. »