Un Noël pragois

« C'est une lumière jaune, douce, chaude, protectrice, à laquelle on ne peut échapper.

Cette lumière semble être partout. C'est la lumière des réverbères et des tramways, la lumière des bistrots et des chopes de bière pleines, la lumière des amoureux et de ceux qui ont été quittés. La lumière des bordels et des casinos, la lumière des saints et des crucifiés, la lumière des églises et des hôpitaux. La lumière des arbres de Noël et des bougies dans les cimetières et des signaux d'aiguillage dans les gares. La lumière des yeux des chats et des chiens et des rats. La lumière de la vie et la lumière de la peur. La lumière des recoins qui exhalent le parfum de l'amour. La lumière des recoins qui empestent le sang et l'urine. L'éclat de l'or aux oreilles et aux doigts et aux dents du roi de Prague. La lumière de Kafka et de sa tête. C'est une lumière qui n'a ni commencement ni fin. La lumière éternelle de Prague. »